Madame de Sevigné

Materie:Appunti
Categoria:Francese

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Madame de Sevigné

Madame de Sevigné, fille du baron de Chantal et de Mme de Chantal, née en 1626 dans l’hôtel familiale de Coulanges. Son père est tué le 22 juillet 1627 lors du siège de La Rochelle. Sa mère rejoint son mari en août 1633 et elle se trouva orpheline à l'age de sept ans. Jeanne de Chantal, sa grand mère paternelle, barone de Chantal et cofondatrice avec Saint François de Sales de l'ordre de la Visitation, la confia à son oncle maternel, Philippe de Coulanges, abbé de Livry. Elle reçut une bonne éducation. À l'âge de dix-huit ans, le 4 août 1644, elle épousa le marquis Henri de Sévigné dont elle eut deux enfants :
- Françoise-Marguerite, future comtesse de Grignan
- Charles, qui a acheté la charge de lieutenant des gendarmes Dauphin.
Le 4 février 1651, Henri de Sévigné se battit en duel contre le chevalier d'Albret pour sa maîtresse, Mme de Gondran. Il mourut le surlendemain. Mme de Sévigné se trouva donc libre de mener sa vie à sa guise. Très belle mais avec peu de goût pour le sexe, elle fréquente les salons, en particulier celui du tout-puissant surintendant des finances de Louis XIV Nicolas Fouquet. Mme de Sévigné partagea alors son temps entre sa résidence parisienne et sa demeure bretonne de Vitré, le château des Rochers-Sévigné, hérité de son mari.
Le 27 janvier 1669, sa fille épousa François de Grignan, descendant d'une grande famille de Provence. Il s'installe d'abord à Paris, mais en novembre, il est nommé lieutenant général en Provence, charge qui l'oblige à résider dans sa province. L'éloignement de sa fille, à qui elle était très attachée, fut pour la marquise de Sévigné la pire épreuve de sa vie. Le 6 février 1671, Mme de Sévigné envoie sa première lettre à sa fille. Ce fut le début d'une longue correspondance, qui dura jusqu'à sa mort en 1696. Elle fut inhumée dans le caveau seigneurial.
En 1793, des révolutionnaires à la recherche de plomb pour les armées, ouvrent son cercueil. Son crâne sera scié pour le faire expertiser par un spécialiste de l'époque. Un doute restait cependant sur la véracité de cette histoire, et la présence de ses restes dans ce caveau. Doute qui fut levé à l'occasion de travaux de restauration de la collégiale de Grignan en mai 2005 : l'ouverture du caveau permit d'y trouver le crâne soigneusement refermé

Œuvres

La correspondance de Mme de Sévigné avec sa fille, Mme de Grignan, s'effectua à peu près pendant trente ans. Les lettres de Mme de Sévigné firent malheureusement d'abord l'objet d'une première édition clandestine en 1725, comprenant 28 lettres ou extraits de lettres. Elle fut suivie de deux autres, en 1726. Pauline de Simiane, petite-fille de l'intéressée, décida alors de faire publier officiellement la correspondance de sa grand-mère. Elle confie ce soin à un éditeur d'Aix-en-Provence, Denis-Marius Perrin. Celui-ci publie 614 lettres en 1734—1737, puis 772 en 1754. Les lettres ont été remaniées et sélectionnées suivant les instructions de Mme de Simiane : toutes celles touchant de trop près à la famille, ou celles dont le niveau littéraire paraissait médiocre. Les lettres restantes ont souvent fait l'objet de réécritures pour suivre le goût du jour.
La question de l'authenticité se pose donc de manière cruciale pour ces lettres. Sur les 1120 connues, seuls 15 % proviennent des autographes, lesquels ont été presque totalement détruits après usage. Néanmoins, en 1873, un lot de copies manuscrites, d'après les autographes, a été retrouvé chez un antiquaire. Il couvre environ la moitié des lettres adressées à Mme de Grignan.

Madame de Sévigné et la mondanité

Le XVIe siècle et la première moitié du XVIIe siècle marquèrent un bouleversement au sein de l'identité de la noblesse française. Privée d'une série de privilèges politiques et sociaux et subissant une crise financière, la noblesse a cherché une forme de défense en faisant valoir sa supériorité de lignage; mais elle chercha aussi à garder son identité à l'égard de la cour et échapper ainsi aux griffes des projets absolutistes de Richelieu et de Mazarin. C'est de cette manière que les "bienséances" sont devenues des valeurs pour cette aristocratie en pleine crise d'identité : le badinage, le naturel (ou négligence) et le divertissement leur ont fourni avant tout une certaine forme de liberté.
Pendant la première moitié du XVIIe siècle, toute une littérature exalte ces traits propres à la noblesse et aux milieux mondains. L'influence vint principalement de l'Italie: Le Livre du courtisan de Baldassare Castiglione, le Galatée ou la manière de vivre dans le monde de Giovanni Della Casa et La Civil Conversazione de Stefano Guazzo vont inspirer les mondains français; Vincent Voiture, dans ses poésies et ses lettres, a été le premier à mettre en pratique dans le salon de Madame de Rambouillet ses dons de badinage et de galanterie, puis Antoine Gombaud, chevalier de Méré, le père jésuite Dominique Bouhours, l'abbé Charles Cotin, ou encore Mademoiselle de Scudéry ont transcrit dans des ouvrages-manuels ce souci de plaire, instruire et divertir tout à la fois en rejetant "tout ce qui tient de l'étude car cela est presque toujours mal reçu. Toutes ces notions esthétiques nous les retrouvons volontiers dans les lettres de Madame de Sévigné, qui a le souci de rappeler fièrement ses origines nobiliaires. Elle ne voulut pas échapper à cette esthétique ambiante qui lui permettait de déployer toute l'arrogance de son lignage et son indiscutable talent de conteuse et d'écrivain. Tout comme les mondains et les lettrés qui fréquentaient le salon de Madame de Rambouillet et qui cherchaient à conserver leur indépendance à l’égard d’une cour de plus en plus absolutiste, Madame de Sévigné adopta ces principes esthétiques comme une sorte de rempart qui l’ont protégée des difficultés de l’existence. En « badinant » sur la mort des autres et sur la sienne, elle prend de la distance par rapport à un sujet que tout son siècle craint : la peur de la damnation. Elle s’oppose en tout point à ce que Blaise Pascal préconise dans ses Pensées ; à savoir que le divertissement détourne l’homme de sa propre condition misérable et l’empêche de regarder vers Dieu, ce dont Madame de Sévigné est incapable.

Le cadre intellectuel des Lettres de Madame de Sévigné

Le statut de la lettre au XVIIe siècle est tout à fait particulier. Si notre classification moderne de « genre épistolaire » n’existait pas, il y avait en revanche toute une série de manuels qui cherchaient à codifier la lettre : le début, la longueur, les compliments, la formule finale, donnaient à la lettre finalement bien peu de liberté. Cela n’était pas, bien entendu, du goût des lettrés aristocrates et mondains, qui vont au contraire détourner ces règles épistolaires et les accommoder à leurs ambitions littéraires dans le cadre des valeurs mondaines de la négligence et du divertissement.
Madame de Sévigné se pliait aux conventions de la lettre lorsqu’elle écrivait à des personnes qui lui étaient supérieures en rang ou lorsqu’elle rappelait – à sa fille notamment – de ne pas oublier d’écrire à des moments particuliers de la vie comme une naissance, un mariage ou un décès. Car c’est surtout dans les lettres à sa fille, que Madame de Sévigné peut déployer tout le talent de sa plume. Mais si le but premier de la lettre était de communiquer avec un absent, elle remplaçait bien souvent la conversation et devenait un moyen d’apprécier des qualités littéraires. La lettre ne se limitait pas seulement à un seul destinataire, elle était lue et commentée dans un cercle d’amateurs ou de connaisseurs à l’affût des belles tournures mais aussi en quête de divertissement. L’esthétique des lettres de Madame de Sévigné a une autre particularité chère aux mondains : la variété. Dans le but de ne pas ennuyer le lecteur, notre épistolière change rapidement de sujet. Ceci est surtout visible dans les lettres adressées à sa fille, car elle savait que dans une correspondance aussi importante que la leur, la manière de raconter et la variété des sujets traités étaient indispensables pour entretenir un échange dynamique et ainsi ne pas tomber dans la monotonie.

Le badinage religieux

Les lectures religieuses de la marquise ont nourri son badinage au même titre que sa spiritualité, car notre épistolière garde en général une attitude distante face à la religion. En effet, on remarque de sa part une désacralisation des scènes bibliques et du langage religieux. Ainsi par exemple, elle exprime ses sentiments à sa fille dans une formule qui rappelle celle du canon de la messe. Elle se sert du lexique augustinien pour des situations profanes, utilise également le lexique qui opposait jansénistes et jésuites sur la grâce donnée par Dieu pour réaliser un plaisant jeu de mots. Certaines de ses images mêlent des passages bibliques et des représentations romanesques. Elle emprunte des images de l’Évangile, ou encore elle parodie l’imploration biblique. Toujours dans les exemples, Madame de Sévigné emprunte souvent le vocabulaire de la morale chrétienne et le substitue à des propos tout à fait profanes L’art épistolaire de la marquise trouve un parfait exemple dans ces considérations frivoles, comme l’achat d’une étoffe, où elle fait intervenir un vocabulaire religieux qu’elle maîtrise à la perfection dans le but de provoquer par contraste un effet comique. Les exemples à citer seraient nombreux. Ils démontrent la désinvolture de la marquise sur le domaine de la religion. Madame de Sévigné aimait tout particulièrement les auteurs et la pensée des jansénistes, mais son attitude était incompatible à tous égards avec leur austère doctrine. Une telle ambiguïté de comportement ne fait que nous inviter à nous interroger sur sa véritable position.

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