Le silence de la mer

Materie:Appunti
Categoria:Lingue
Download:92
Data:09.02.2001
Numero di pagine:4
Formato di file:.doc (Microsoft Word)
Download   Anteprima
silence-de-mer_2.zip (Dimensione: 6.33 Kb)
trucheck.it_le-silence-de-la-mer.doc     26.5 Kb
readme.txt     59 Bytes


Testo

“Le silence de la mer”

par Vercors

Un livre clandestin
Vercors = pseudonyme de Jean Bruller, dessinateur, illustrateur, graveur et donc pas un écrivain professionel. Il a publié en 1942 le livre le plus célèbre de la Résistence française. Il l’a écrit pour traduire en acte l’opposition des intellectuels à l’envahisseur allemand, convaincu qu’une œuvre littéraire, sans cesser d’être telle, peut constituer une action de refus politique et être le moyen de diffusion d’une position idéologique. Dans une societé marquée par le conflit, l’intellectuel s’interroge sur son rôle.
« Le silence de la mer » devait être publié en octobre 1941, mais la Gestapo emprisonna l’imprimeur. L’idée vint donc à Bruller de publier lui-même son œuvre : il fonda alors clandestinement les Éditions de Minuit, une maison d’édition qui existe encore aujourd’hui. Sa première publication fut «Le silence de la mer », achevé d’imprimer le 20 février 1942. Quand on découvrit que Vercors était le dessinateur Bruller et surtout que « Le silence de la mer » était sa première œuvre, il y eut une réaction de surprise.
Comme nomme de guerre Bruller avait choisi celui du massif des Préalpes françaises, le Vercors, situé dans une région de France, la Dauphiné, qui servit de refuge à de nombreux résistants.

Un silence éloquent
Selon Vercors face à la propagande allemande et à la tentation de collaborer avec l’ennemi, la seule attitude digne pour un artiste c’était au moins le silence, qui ne signifiait pas résignation, obéissance, mais mépris, rage.
Le terme « silence » est employé au moins trente fois.
Sous le silence obstiné que l’oncle et la nièce opposent à l’officier allemand, hôte indésirable, on pressent l’agitation de réactions contradictoires, de changements intérieurs imprévus, d’émotions inavouées. Une tranquillité apparente et une lutte souterraine. L’opposition calme/ouragan relie les deux termes du titre, le silence et la mer. Image ambivalente et trompeuse de la mer = contraste dissimulé et non manifeste entre sa surface et ses abîmes.
Silence d’une famille française S silence de toute la France. Silence qui ronge les hommes comme un mal sans cesse présent. Vercors veut représenter ce qui grouillait sous ce silence.
L’officier tente de persuader la famille qui le loge des bons sentiments de l’Allemagne envers la France. Il y parviendra presque et sera même sur le point de gagner la confiance de la jeune fille. Et pourtant elle ne dira pas un mot : ce silence sera rompu un instant seulement, à la fin, par un imperceptible « Adieu » qui marque l’impossibilité définitive de la communication.

Le « bon » allemand
On a reproché à Vercors que son Allemand apparaissait trop raffiné, aimable et humain. Si l’officier allemand s’était montré grossier ou agressif, le refus des deux Français aurait été prévisible et insignifiant t Vercors voulait démontrer que même avec le meilleur des Allemands imaginable, musicien et francophile, tout rapport amical aurait été presque une trahison. Il fait le portrait d’un Allemnad sympathique : le premier désir d’un Français était de résister à cette sympathie et de se retrancher dans le refus. Débat entre amour et devoir : cet amour entre ennemis est impossible ==> La nièce repousse les sentiments qui lui inspire l’officier.
« La Belle et la Bête » = exemple d’une douce et longue habitude qui arrive à susciter compréhension et amour, fait allusion à la constance d’une conquête lente et progressive. L’Allemand prêche l’amour et la réconciliation dans son monologue qui dure six mois, mais il ne parviendra pas à convaincre ceux à qui il s’adresse. Le « bon Allemand » se révèle, malgré lui, un menteur. Dans sa dernière confession il avoue que, sans le vouloir, il a berné ses hôtes, et par honnêteté les prévient qu’il a menti n le choc de cette révélation accélère le rythme du récit qui précipite vers son tragique dénouement. Après l’atroce désillusion du séjour à Paris, l’Allemand ne se révolte pas contre le régime hitlérien, mais il continuera à combattre en se proposant pour une mission au front qui masque un volonté de suicide.

L’écrivain comme artisan
Vercors refuse l’idée d’un narrateur démiurge omniscient qui connaît et interprète la vie intérieure de ses personnages. Il préfère un narrateur observateur et témoin : il se limite à enregistrer ce qu’on peut voir et entendre (les paroles, les comportements, les gestes extérieurs de ses personnages). Leurs vie intérieure s’offre alors à l’interprétation du lecteur qui utilise les suggestions indirectes du narrateur.
Le vieil oncle narrateur est au début l’observateur détaché qui raconte et actualise les événements d’un passé assez récent. Il rapporte avec attention les attitudes et les discours de l’officier, et les variations de comportement de la nièce. Mais au cours du récit luia même est impliqué émotivement dans la dynamique de la situation, et il commente, réfléchit, trahissant sa participation.

Une composition presque théâtrale
Vercors hésite à attribuer son œuvre à un genre précis : nouvelle, roman, récit… Mais la structure de cette œuvre est essentiellement théâtrale :
 De brefs chapitres comme des scènes
 Deux parties comme deux actes
 L’intérieur d’une maison qui constitue le décor fixe de la confrontation entre les trois personnages
 L’éxterieur géographique qui n’est pas précisé ((l’incertitude de la région suggère que n’importe où, en France, des patriotes inconnus opposent leur refus silencieux à l’occupant nazi)
 Le monologue de l’officier a une organisation dramatique
L’oncle et la nièce ne parlent pas, mais ils jouent leur rôle à travers leurs attitudes et le langage du corps et des yeux. Nombreux sont les éléments visuels qui invitent le lecteur à « voir ». La succession de phrases brèves et la concision presque classique de la narration construisent un récit condensé.
Le parallélisme de certaines scènes confère une structure répétitive au récit : à la première entrée de l’officier dans le salon, correspond celle de la dernière rencontre et les modalités de ses visites sont toujours semblables, comme s’il suivait un rituel fixe. Les habitudes quotidiennes de l’oncle et de la nièce se répètent avec régularité : elles ne sont pas volontairement changées par l’arrivée de « l’étranger ».
Son long monologue dure environ six mois, de l’hiver 1940 au mois de juillet 1941.
La comparaison France/Allemagne constitue le noyau thématique des interventions sans réponse de l’officier. Cette juxtaposition génère toute une série d’oppositions : Esprit/Force, Amour/Haine, Lumière/Ombre, Parole/Silence, Belle/Bête, Chartres/Nuremberg, Paix/Guerre. Entre ces oppossitions, aucune possibilité de conciliation, malgré l’espoir de l’officier. La guerre est un processus irréversible que même l’amour ne peut arrêter : cause de la rencontre, elle sera la cause de l’adieu. Impuissance des hommes « de bonne volonté » à empêcher le conflit.

1

2

Esempio