Reunion & Mayotte

Materie:Tesina
Categoria:Francese

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Testo

LE CLIMAT
La Réunion est soumise au régime climatique général du sud de l'Océan Indien; presque toute l'année les vents dominants sont les alizés d'est et sud-est qui rafraîchissent l'atmosphère dès qu'on s'élève de quelques centaines de mètres.
Ces vents déterminent par effet de relief les deux côtes climatiques de l'île : la côte au vent (côte est) et la côte sous le vent (côte ouest). La côte au vent est généralement humide et la côte sous le vent généralement plus sèche mais la diversité du relief a déterminé une quantité invraisemblable de microclimats: les spécialistes en relèvent plus de deux cents! Signalons que cette île possède des sources thermales, chauffées et minéralisées au contact de son "feu intérieur" (il y a un établissement thermal à Cilaos) et quatre étangs : le Grand Etang, lac de barrage volcanique sis dans les hauteurs de Saint- Benoît, et les étangs de Bois Rouge, de Saint-Paul et du Gol et des bassins littoraux.
L'été correspond à la saison chaude et humide, de novembre à avril. La température de l'air peut atteindre 35°C et celle de l'eau se situe autour de 26°C. Comme toujours en zone tropicale (moiteur de l'air, pluies torrentielles de courte durée en altitude), cette période est génératrice de mauvais temps et de nombreux nuages en altitude. Par contre sur la côte, vous aurez très chaud et une fine pluie fera votre bonheur.
L'hiver correspond à la saison fraîche et sèche, de mai à octobre. La température de l'air peut atteindre 25°C (sur la côte) et 19°C (à l'intérieur de l'île). Celle de l'eau se situe autour de 23°C. Pendant cette période, il pleut rarement (sauf à l'est où les averses sont fréquentes).
Le printemps est une courte période (octobre-novembre) pendant laquelle la végétation est resplendissante. Beaucoup de touristes car les températures sont idéales. Prévoir à l'avance ses réservations d'hôtels.
La Réunion n'est pas une île tropicale comme les autres, elle offre un vrai dépaysement à ceux qui recherchent autre chose que la sempiternelle image du touriste paressant sur un plage de rêve. Si, un seul mot devait remémorer l'image de mon île, ce serait celui de diversité.
LES CYCLONES OU DEPRESSIONS
C'est à peu prés la même chose, la dépression étant moins fotre mais souvent plus étendue; ce phénomène métérologique étant toujours en évolution, une dépression peut trés bien devenir cyclone et inversement.
La masse nuageuse à enroulement en spirale (bien visible sur photo satellite) couvre une zone telle qu'une dépression située assez loin de l'île peut changer le temps durant de nombreuses journées: pluies, et impression de respiration oppressée.
Il y a 3 systèmes d'alerte avant l'arrivée d'un cyclone :
- La vigilance cyclonique est annoncée lorsqu'un cyclone est à 400 km de l'île (3 jours avant son arrivée). La vie sur l'île continue normalement, seulement les randonnées et les sorties en mer sont interdites.
- L'alerte orange est annoncée lorsque l'arrivée du cyclone est prévu dans les 24 heures. Les écoles ferment, les paysans rentrent leurs bêtes à l'abri. Les voitures circulent normalement. La route de la côte est "basculée" sur 1 voie (en raison des chutes de pierres). Risque de houle, ce qui rend la conduite dangereuse.
- L'alerte rouge est annoncée 3 heures avant que le cyclone soit sur l'île, danger imminent. La population doit rentrer chez elle et se préparer à l'arrivée du cyclone. Au bout de ces 3 heures, il est interdit de circuler à pieds et en voiture. Cette période d'alerte rouge peut durer de 1 à 3 jours. Après le cyclone, les routes sont recouvertes de branches, de fils électriques, de pierres... Il est donc conseillé de reste vigilant.
L‘HISTOIRE DE REUNION
Découverte au début du XVlè siècle par les européens (après avoir été vraisemblablement repérée depuis longtemps par les arabes), l’île n'intéresse d'éventuels colonisateurs qu'un siècle et demi plus tard. En 1642, un navire de la Compagnie Française de l'Orient, fondée par Richelieu, prend possession officiellement de Rèunion: on plante un drapeau à un endroit qui se nomme depuis... La Possession.
C'est en 1646 que l'île reçoit ses premiers occupants, douze mutins exilés de Fort Dauphin. Séjour paradisiaque pour ces "punis", qui se réjouissent grandement de trouver un climat sain, des rivières poissonneuses, un gibier facile à attraper. Deux ans après, vingt volontaires s'installent, dirigés par Etienne Regnault, premier "commandant" officiel de Bourbon. Cette fois, la colonisation est bien lancée. Ils viennent d'Europe mais aussi de Madagascar et déjà d'lnde.
On défriche un peu, on vit de cueillette et de chasse, on fait des enfants. Au fil des ans, l'île devient un lieu de ravitaillement pour les navires de passage, la mise en valeur des terres et le défrichement se développent au profit de la production de café et d'épices.
Parallèlement, l'importation de travailleurs forcés commence. En 1794, Bourbon devient la Réunion et elle va devenir au cours des années suivantes, Bonaparte, Bourbon puis en 1848, à nouveau et définitivement Réunion...
Dès la proclamation du gouvernement républicain provisoire, Arago, Lamartine et leurs amis, sous la pression de Victor Scoelcher, signent le décret d'abolition de l'esclavage. La réussite de l'opération à la Réunion tient de la personnalité du commissaire de la République envoyé dans I'île, Sarda Garriga. L'abolition de l'esclavage pourrait être l'occasion d'une grande révolution sociale et économique. Ce n'est pas le cas, les colons compensent l'hémorragie de travailleurs par une importation massive "d'engagés" et de travailleurs immigrés volontaires originaires de différentes régions d'lnde puis de Chine.
En cent ans, de 1848 à 1946, l’ île change doucement. Les apports de nouvelles populations bouleversent le paysage social et le paysage tout court, gonflant et colorant les villes, mais on croirait que dans l'ambiance rien n'a vraiment bougé. Au fil des années les rues se pavent puis se bitument, les voitures automobiles remplacent les calèches. Et en 1882, l'île s'offre un train à voie étroite qui reliera Saint-Pierre à Saint-Benoît, en passant par Saint-Denis jusqu'à ce que l'auto, après la seconde guerre mondiale, finisse par le détrôner. II faut voir dans cette apparente somnolence un résultat de la conjoncture économique: la prospérité de l'île reste fondée sur la monoculture de la canne. Or le cours mondial du sucre a bien baissé, à mesure que la betterave se développait en Europe. La vanille et le géranium restent des cultures spéculatives destinées à un marché extérieur et donc soumises à ses fluctuations. Tout ceci contribue à une longue crise qui se traduit par une paupérisation générale que l'enrichissement des gros possédants rend encore plus cruelle. L'entre-deux guerres voit cependant un redressement, grâce aux efforts de puissantes sociétés agricoles. Mais en 1945, l'île, avec sa population trop nombreuse et trop mal nourrie, fait figure de colonie à l'abandon. . . Un signe : en novembre 1942, quand le "Léopard" des Forces Françaises Libres vient délivrer l'île après deux ans de blocus, elle étouffe sous son sucre mais est au bord de la famine.
Une quasi-unanimité politique se fait pour que cela change, I'île se transforme en département le 19 mars 1946.
Le résultat ne se fait pas attendre : un préfet remplace l'ancien gouverneur et de multiples "directions départementales" injectent dans l'île un flot croissant de fonctionnaires. Parallèlement sont entamés de grands travaux d'infrastructures. Bref, on essaie de transformer la colonie oubliée en département comme les autres.
Aujourd'hui, la Réunion fait figure d'île moderne au sein de l'océan Indien.
A la fin du XIXe siècle, une crise de la canne à sucre entraîna le développement de nouvelles cultures destinées à l'exportation: les plantes à parfum (Vétiver et Géranium) et la Vanille Bourbon, orchidée à l'arôme doux et puissant à la fois sont des produits trés recherchés dans le monde entier.
L’ île, est depuis 1946 un Département Français d'Outre-Mer où, une mosaïque de races venues de tous les continents (Europe, Asie, Afrique...) vivent en harmonie et ont apporté leur savoir-faire et adapté leurs recettes pour créer une cuisine typiquement Réunionnaise.
COMPOSITION DE LA SOCIETE REUNIONNAISE ACTUELLE
E Les créoles 40% de la population, sont ici chez eux puisqu'ils descendent des premiers arrivants (français et malgaches). Il y a plusieurs souches de créoles: Les "Ptits Blancs" ou "Yabs" aux yeux clairs qui composent la couche populaire, les "Gros Blancs" issus de l'aristocratie locale, et les métisses.
l Les Indiens appelés "Malabars" de religion tamoule. On les retrouve à tous les échelons sociaux. .
Les Musulmans (25% de la population) appelés "Z'arabes" de religion musulmane. Ils commercent dans les étoffes et l'habillement.
I Les Chinois (5%)"sinois", que l'on retrouve dans le commerce alimentaire.
Les Noirs (entre 4 et 5%) appelés "Cafres" d'origine malgache ou africaine.
Les "Z'oreils" ou "Métros" dont certains, venus pour quelques années seulement en tant que fonctionnaire, ne partirent jamais... Le "Zoréole" est le mélange de zoreille et de créole.
u Les Malgaches qui furent à l'origine de l'occupation définitive de l'île, se sont largement métissés avec les Européens puis les créoles.
u Les Comoriens encore peu nombreux, constituent une émigration récente.
La Réunion offre un exemple peut-être unique au monde. Son peuple vient de dix endroits différents, de trois continents. Le cocktail de races est subtil. A l'origine, l'île comptait plus d'hommes que de femmes. Dès cette époque, le métissage laisse espérer la naissance d'une colonie modèle, où les préjugés de couleur seraient dès le départ abolis: parmi les épouses potentielles se trouvent de pures malgaches et des métisses portugaises-indiennes venues de Goa.
Et grâce à leur apport, la couleur des enfants va du blanc pur au café foncé. Mais la Compagnie des Indes encourage et organise la traite des noirs pour des raisons économiques. Les noirs destinés aux Mascareignes sont pris sur la côte orientale d'Afrique, où les trafiquants arabes et portugais sont d'efficaces fournisseurs. Qualifiés indifféremment de "Kafir", un mot arabe qui signifie infidèle, ces africains appartiennent en réalité à différents peuples parfois issus de très loin à l'intérieur du continent. S'y ajoutent des esclaves malgaches, encore plus nombreux: ils appartiennent à des tribus de l'intérieur que les côtiers razzient dans l'unique but de vendre les prisonniers.
On importe aussi des esclaves indiens mais cela ne sera qu'accessoire: la grande vague indienne sera celle des hommes libres, travailleurs "engagés". Ces nouveaux venus apportent d'autres coutumes, une autre culture. Même fondu dans le moule nationale, des générations après, ils garderont, plus que les africains et malgaches, leur cuisine, leur musique et leur religion, l'hindouisme. Leurs temples fleurissent sur toute la côte où se concentrent les grandes exploitations sucrières: hommes libres, ils pratiquent librement leurs traditions, même si le clergé local fait des efforts énormes pour les christianiser. Avec eux arrivent quelques autres immigrants, de Chine, d'Annam, voir de Polynésie et d'Australie
Les Chinois ne donnent guère à satisfaction aux champs mais reviendront bientôt plus nombreux, fuyant les bouleversements politiques de leur pays pour occuper une place originale dans le petit, puis le grand commerce d'alimentation. Leurs succéderont d'autres Indiens, venus du nord de la péninsule et de religion musulmane, qu'on surnomme les "arabes" et qui occuperont vite une place prépondérante dans le commerce du tissu et vêtements. L'Ile acceptera ces nouveaux habitants et les unions interraciales traduiront vite cette acceptation. La multitude d'enfants couleur café au lait montre qu'il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que les différences de peau, de coutumes et de religions soient oubliées au profit des élans plus universels de l'amour et de l'amitié.
LA LANGUE
Métissage de peau, métissage de la langue: le créole est né de la nécessaire simplification du vieux français pour communiquer avec des populations étrangères esclaves et engagées et il a été enrichi par ces mêmes populations. Retenons que le créole réunionnais (cousin mais différent des créoles antillais, mauricien ou seychellois) reste le langage de communication d'une majorité de réunionnais, même si tous s'honorent du meilleur français possible. Le folklore réunionnais est, lui aussi, métissé. Sa veine africaine est représentée par le maloya, lancinante musique des esclaves, rythmée par le '"rouler", gros tambour grave.
Le créole réunionnais, spécifique à la Réunion, différe sensiblement des créoles parlés à Maurice, à Rodrigues ou aux Seychelles ;les habitants de ces îles arrivent à se comprendre les uns les autres.
Il s'est constitué au cours de la période coloniale au 18e siècle, né du besoin de communication entre esclaves de différentes origines, d'une part, entre les esclaves et les colons, d'autre part.
Cette langue a été progressivement forgée par les esclaves, par déformation et simplication du français usité par leurs maîtres dans les plantations. Il contient aussi des racines africaines et malgaches et s'est par la suite enrichi de vocables anglais, hindi, et chinois.
Un véritable système linguistique émergea alors. A la langue maternelle de chacun s'ajouta un nouveau parler commun à tous. Langue métissée, langue orale, dont la grammaire et l'orthographe n'ont été fixés que tardivement, elle est aujourd'hui parlée par tous les réunionnais dans la vie quotidienne. Sa base lexicale française et son écriture phonétique facilitent sa compréhension.
Le visiteur appréciera sa mélodie nonchalante, le charme suranné des mots hérités du vieux français, les vocables savoureux formés par onomatopées ou par images évocatrices. Expression d'une culture spécifique, facteur d'identité insulaire, le créole fut interdit à l'école et sur les ondes jusque dans les années 70.
Aprés une période de quasi-clandestinité, il s'est vu réhabilité. La littérature, la musique, les radios libres, depuis 1982, en sont les principaux vecteurs et diffusent le créole sur la scène publique.
Le français néanmoins est la langue officielle, enseignée à l'école, parlée dans les situations publiques et formelles, l'administration, la justice, les affaires. Enfin les différentes communautés ont parfois conservé la langue de leurs ancêtres, qu'ils parlent entre eux, dans un contexte familiale ou religieux.
Consacrer un chapitre au "parler créole" ne signifie nullement que le voyageur désireux de venir dans notre île aura, préalablement à sa venue, à s'initier à ce parler si expressif. Tout le monde à la Réunion parle français plus ou moins bien.
Mais pratiquement tout le monde le comprend bien. Ceci n'empêche pas que le parler créole est très utilisé dans l'île. Telle ou telle personne qui, dans la journée s'exprimera dans un français "châtié", échangera le soir, en famille, quelques réparties en créole.
Ainsi le citadin normand aime de temps en temps à s'exprimer dans son patois, comme les Bourguignons ou les Auvergnats aiment à le faire dans le leur.
La Réunioon n'a pas le monopole du créole. Il existe à l'île Maurice, aux Seychelles, et bien loin de là dans les Caraïbes. Dans ces diverses parties du monde, il est parlé dans des nuances différentes. L'origine du créole a fait couler beaucoup d'encre et a été l'objet de nombreuses discussions. Il est cependant un fait certain: c'est qu'un examen approfondi de ses origines fait couler beaucoup d'encre et a été l'objet de nombreuses discussions. Il est cependant un fait certain: c'est qu'un examen approfondi de ses origines fait apparaître très vite que la plupart des mots utilisés sont français. On y trouve de très nombreux termes de marine, et plus particulièrement de la marine à voile, que l'on entend encore fréquemment utiliser dans certains ports.
Il n'est pas rare dans des villages de la région de Cherbourg par exemple d'entendre encore au café les paysans commander : "Eune moque d'ber" = une timbale de cidre ou dans la région de Vire/Granville lors de la saison des foins "raler sur la liure" ou "souquer sur la liure" ce qui signifie : tirer ou tendre la corde qui tient les bottes de foin sur la remorque du tracteur, ou encore "fariner" pour pleuvoir.
Ce ne sont là que quelques exemples pris parmi des centaines de ressemblances que l'on peut trouver entre le créole et le patois de certaines régions de France.
Quoi qu'il en soit, le touriste goûtera certainement, au cours de son séjour à la Réunion, et ne serait-ce que par la chanson, le charme du patois créole. Cette forme "douce" du langage est souvent accompagnée de mimiques qui contribuent à rendre son expression si savoureuse quand on a la chance de bien l'appréhender.
LE FOLKLORE REUNIONNAIS
L’ARTISANAT
Cilaos, haut lieu de la broderie.
Cilaos est l'un des trois cirques de l'île dont les paysages impressionnants sont certainement uniques au monde. Ce nom de Cilaos dériverait du mot malgache Tsilaosa qui signifie: "qu'on ne quitte pas". C'est vrai qu'on ne quitte pas Cilaos sans une certaine nostalgie, et sans une certaine envie d'y revenir vite. A condition bien sûr d'être amoureux de la nature et de ses richesses.
Mais indépendamment de ses sites extraordinaires et de ses à-pics vertigineux, qui semblent évoluer suivant les reflets particuliers que leur communique la teinte du jour, Cilaos est aussi un des hauts lieux de l'artisanat réunionnais. En effet, au fil des ans, ses broderies sont devenues mondialement célèbres.
Malheureusement, "Mamzelle Angèle", comme on l'appelait dans le village, décède en 1908, à Saint-Denis, des suites d'une épidémie de rougeole. Elle n'est âgée que de 31 ans. Mais les ouvrières et les apprenties qu'elle a formées transmettront leur savoir faire, qui se perpétuera de génération en génération.
En 1953, un ouvroir est créé à Cilaos. Il est dirigé par une religieuse de la Congrégation des Soeurs de Cluny: Soeur Anasthasie. L'action efficace de Soeur Anasthasie, aidée par mademoiselle Suzanne Maillot, présidente de l'Association pour la Promotion de la Dentelle de Cilaos, a contribué à l'initiation d'un grand nombre de jeunes filles à ce délicat travail qu'est l'éxécution des jours de Cilaos.
Madame Odette Picard a obtenu la médaille d'argent au concours du Meilleur Ouvrier de France ; Mesdames Thérèse Técher et Suzanne Maillot ont obtenu la médaile d'or à ce même concours.
Le travail de ces femmes est très recherché, et comporte de nombreuses gammes de jours, dont certains très difficiles à réaliser. Rares sont les touristes étrangers qui, venus du monde entier, n'emportent pas dans leurs bagages l'un des "chefs d'oeuvre de patience" éxécutés à Cilaos. Ces souvenirs précieux sauront aussi leur rappeler qu'il existe, quelque part dans l'Océan Indien, une île de France baptisée Réunion, qui recèle un petit village du nom de Cilaos : "le pays qu'il ne faut pas quitter".
Et s'il est un souhait à formuler par ceux qui veulent que cet art du bois conserve sa noblesse et sa beauté, c'est bien celui de le voir se perpétuer, aujourd'hui comme hier.
Les styles importés ont été adaptés aux exigences du pays, tout particulièrement au climat, à l'harmonisation avec l'habitat et à l'utilisation des essences locales. Celles-ci: tamarin, camphrier, petit natte, grand natte, bois d'olive, bois noir, letchi, manguier, jacquier et autres essences dont certaines sont devenues très rares, sont très appréciées en ébénisterie de haut de gamme, ainsi qu'en marquetterie.
LA MUSIQUE
Les salons de l'île ont longtemps dansé au rythme du quadrille et du menuet, adoptés par la noblesse et la bourgeoisie de l'époque. A ces danses se sont ajoutées valses, mazurkas et polkas.
Le quadrille, qui connut une grande célébrité en Europe à la fin du XVIIIe siècle et surtout au début du XIXe siècle, fut à cette période importé à la Réunion par les colons blancs. Il est à la base du folklore réunionnais et est parfois encore dansé par les petits blancs des hauts, mais très exceptionnellement, lors de certaines fêtes de famille.
Les troupes folkloriques le mettent à leur progamme et l'exécutent en costume traditionnel.
La musique créole contemporaine est la résultante de la fusion des traditions musicales noires et blanches du siècle dernier. Les noirs, avec leur sens inné du rythme, y ont apporté une touche particulière, dont l'aboutissement le plus répandu est le séga actuel et le maloya.
Mais l'expression musicale créole s'est traduite parallèlement par un développement de la chanson auquel se mêle tantôt le rythme du séga, tantôt une certaine mélancolie, à travers laquelle s'exprime l'âme réunionnaise, sous forme de romances.
La plus célèbre d'entre elles reste "P'tit fleur fanée", de Georges Fourcade, considérée un peu par tous ceux qui vivent ici comme l'hymne à la Réunion.
Il s'est d'ailleurs instauré une sorte de tradition qui fait qu'à l'issue des nombreux dîners auxquels sont conviées les hautes personnalités de passage, et en dehors des réceptions protocolaires, chaque convive prend ses deux proches voisins par le bras et, chacun se balançant au rythme de la musique, termine la soirée sur cette douce et belle mélodie.
Le séga est devenu, aux îles Mascareignes, ce que le tango et le paso doble sont à l'Espagne.
Le maloya, danse plus primitive, se traduit par un rythme plus lancinant dont l'origine remonte au temps de l'esclavage. Les noirs se réunissaient le soir pour chanter leur misère sous formes de mélopées interminables, comme le faisaient également les esclaves noirs des plantations de coton de la Louisiane.
Tout comme le séga, le maloya est une danse où s'exprime la sensualité, et dans laquelle on se livre à l'approche érotique du partenaire. Les instruments utilisés par les troupes folkloriques réunionnaises sont de fabrication locale.
On distingue notamment :
- Le caïamb ou cayambe fait de tiges de fleurs de canne remplies de graines de safran.
- Le houlèr ou houler qui est un tam-tam.
- Le bobre qui est un arc d'origine africaine.
A ces instruments, s'ajoutent le banjo, la guitare, le violon et l'accordéon et, plus récemment, guitares électriques, batteries et orgues électroniques.
Données fondamentales
Au débouché du Canal du Mozambique, par 12°5 de latitude sud et 45°2 de longitude est, Mayotte se trouve à 400 km de l'Afrique, 300 km de Madagascar et 9 000 km de la France. Elle fait partie de l'Archipel des Comores constitué de 4 îles volcaniques, surnommées les «îles de la lune », Comore signifiant « lune » en arabe. Elles sont distantes entre elles de 40 à 60 km.
Mayotte est la plus vieille de ces îles : elle aurait environ 8 millions d'années.
Placée au centre d'un lagon de 1 000 km2, un des plus beaux et des plus grands lagons fermés du monde, située au sud-est de l'Archipel, c'est l'île la plus proche de Madagascar.
Mayotte se compose de 2 îles principales et d'une quinzaine d'îlots, soit 376 km2 de terres émergées.
MAYOTTE, ILE VOLCANIQUE
Grande-Terre (360 km2 environ), de formation volcanique ancienne, au centre du lagon, se caractérise par un relief adouci: le mont Bénara ne culmine ainsi qu'à 660 m. Autre témoignage de cette ancienne activité volcanique : le mont Choungui et les grands cratères de Kavani et Kawéni.
Grande-Terre est une bande de terre de 60 km sur 40 km avec de nombreuses chaînes de collines qui descendent jusqu'à la mer. C'est à cause de son littoral découpé qui la fait ressembler à un hippocampe à l'envers que cet animal marin est devenu le symbole de l'île.
Quant à Petite-Terre (14 km2), elle est elle aussi d'origine volcanique, comme en atteste le cratère du lac Dziani. Elle est séparée de Grande-Terre par un bras de mer large de 2 km.
Mayotte, alourdie par les masses de matériaux rejetés par le volcan, s'enfonce doucement dans la mer. Cependant elle ne s'est affaissée que de 12 à 25 cm par an durant ces 400 000 dernières années.
CLIMAT
Mayotte est en partie protégée de la zone des hautes pressions subtropicales par Madagascar. Cette zone dépend étroitement de l'anticyclone de l'océan indien qui alimente les alizés orientaux.
L'île connaît 2 saisons. La saison des pluies, de décembre à mars, pendant laquelle la mousson venant du nord, le kashikasi, arrose l'île. Les températures sont élevées et le taux d'humidité très important. 80 % des précipitations surviennent à ce moment. C'est alors le temps du travail des champs, des plantations : riz, bananes. La saison sèche, ou kusi, d'avril à septembre, pendant l'hiver austral, se caractérise par des alizés venant du sud est qui rafraîchissent l'atmosphère. Le taux d'humidité est moins important et la pluie se raréfie. Il est à noter que quelle que soit la saison, il est possible de se baigner dans les eaux du lagon !
Enfin 2 mois d'intersaison, octobre et novembre, où le climat est très agréable.
Climat typique des mers tropicales : chaleur permanente mais tempérée par l'influence de la mer et des alizés, faibles amplitudes thermiques entre la saison des pluies (27-30 °C) et la saison sèche (24-28 °C).
L'ENVIRONNEMENT A MAYOTTE
La géographie de Mayotte se décompose en plusieurs écosystèmes de la terre vers la mer: les forêts sur les reliefs, villages et secteurs agricoles sur terrains plats, rivières, mangroves, lagon, puis barrière de corail. Ces milieux, occupés selon leurs contraintes, sont en équilibres fragiles car ils sont interdépendants les uns des autres.
Les milieux terrestres sont altérés aussi bien par des facteurs naturels (fortes pluies) qu'humains (surpâturage, cultures sur brûlis).
La mangrove, menacée par l'urbanisation, est une zone de transition entre la terre
et la mer qui sert d'épurateur aux eaux du lagon. Véritable pépinière marine,
la mangrove représente aussi un refuge pour de nombreux oiseaux.
Le lagon est avant tout menacé d'envasement lié à l'érosion terrestre. Cependant le thème de l'environnement correspond pour les habitants de Mayotte à une notion récente.
LES PADZAS
Le phénomène de padzas, littéralement « pentes pelées », se produit principalement sur les pentes des reliefs et se traduit par un décapage des sols et la disparition de la couverture végétale.
Les padzas peuvent avoir des causes naturelles telles que de fortes pluies ou humaines, liées au surpâturage, l'absence de pratique de compost ou la culture sur brûlis.
On estime à 1 200 ha ces zones dénudées et érodées, soit 3 % de la surface de l'île, localisées le plus souvent dans le sud.
Depuis 1992, la DAF (Direction de l'Agriculture et de la Forêt) lutte contre ce phénomène. Pour cela elle met en place des gabionnages derrière lesquels elle reboise avec une variété d'acacia qui permet la reconstitution du couvert végétal. Ces chantiers de lutte contre les padzas réhabilitent 10 ha par an en moyenne.
LA MANGROVE
La mangrove est une forêt littorale typique des pays tropicaux.
Les palétuviers qui la constituent plongent leurs racines dans l'eau de mer. La mangrove couvre environ 650 ha, la plupart du temps au fond des baies ou des estuaires.
Entre 70 % et 80 % des espèces marines présentent dans le lagon mahorais passent différents stades de leur vie dans la mangrove, ce qui témoigne du rôle que joue ce milieu dans l'écosystème de l'île.
De plus, elle est un véritable écran qui protège le littoral contre les effets destructeurs des courants côtiers et des fortes houles.
Pourtant, la mangrove est aujourd'hui menacée par une surexploitation du bois de feu, des défrichements intempestifs et de grandes infrastructures, routes, terrains de sport, s'y développent sans précautions particulières.
L’HISTOIRE DE MAYOTTE
Aux origines…
Les premiers occupants de Mayotte, qui sont arrivés entre le Ve et le VIIIe siècle, se sont installés dans le nord est de l'île, sur les sites de Koungou et Majicavo. Si l'on ne peut préciser exactement la composition ethnique de ces premiers arrivants, on s'accorde à dire qu'ils étaient d'origine bantoue, avant que n'arrivent des populations indonésiennes.
Ils s'agissaient de peuples semi-nomades pratiquant l'agriculture itinérante et vivant des produits de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Les fouilles archéologiques ont révélé que ces premiers habitants connaissaient la technique de fabrication des poteries et que ces agriculteurs pêcheurs pratiquaient déjà des échanges avec Madagascar, l'Arabie, le Golfe persique ou l'Inde.
Jusqu'au XIIIe siècle, le commerce avec la côte est africaine continue de se développer.
Du XVe siècle à l'arrivée des premiers Européens
Au début du XVe et XVIe siècle, des vagues successives de musulmans arabo-shiraziens arrivent par vagues successives. Ils s'installent notamment à Mtzamboro et Tsingoni. Les shiraziens sont des arabo-persans qui viennent du port de Siraf et de tout le golfe Persique. L'islamisation prend alors de l'ampleur. Dans le même temps, au XVIe siècle, des groupes sakalaves venus du nord ouest de Madagascar s'installent dans la partie sud et sud ouest de Mayotte. Ces populations malgaches introduisent dans l'île le dialecte sakalave, le kibushi, qui est encore la langue maternelle d'un tiers de la population mahoraise.
Du XVe siècle à 1841…
Les premiers Européens, Portugais et Français, débarquent à Mayotte vers la fin du XVe siècle. En effet, les Comores et donc Mayotte, situées entre la pointe africaine et la péninsule indienne, apparaissent comme des étapes intéressantes sur la Route des Indes: désormais les navires des différentes compagnies rivalisent dans le transport et chacun tente de s'attirer les bonnes grâces des maîtres des îles. De tels échanges vont développer les ports et les villes où les escales se multiplient.
À la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, Mayotte connaît des troubles violents: razzias malgaches, pillages, guerres de successions… la population mahoraise est réduite à 3000 personnes réfugiées à Dzaoudzi.
En 1841, la situation devient intenable. Le sultan Andriantsouli, d'origine malgache, refuse de capituler au profit de ses adversaires régionaux. N'étant pas sûr de rester encore longtemps sur le trône de Mayotte, il accepte les propositions du Commandant Passot agent spécial de la France dans la zone.
Le 25 avril 1841, il cède l'île aux Français, qui comblent ainsi la perte de l'île de France (Maurice). Mayotte devient dès lors colonie française.
De la colonisation au 2 juillet 2000
Française, Mayotte attire les planteurs qui souhaitent faire de l'île une colonie sucrière: des usines de transformation se construisent alors à Kawéni, Dzoumogné, Soulou, Combani, Hajangua…
L'esclavage est aboli en 1846. A la fin du XIXe siècle, la France étend son protectorat sur toutes les îles comoriennes avant de les rattacher à Madagascar, puis d'en faire un Territoire d'Outre-mer.
Ensuite arrive la décolonisation. En 1974, un référendum est organisé sur l'indépendance de l'archipel. Mayotte se prononce alors à 63,8 % pour son maintien au sein de la France, puis une nouvelle fois en 1976 à 99,4 %. Dès lors « l'île de Mayotte fait partie de la République française et ne peut cesser d'y appartenir sans le consentement de sa population » (loi du 22 décembre 1979).
Après la consultation du 2 juillet 2000 et l'approbation par la population de l'accord sur l'avenir de Mayotte, l'île est vouée à devenir prochainement une Collectivité Départementale.
La Religion
L'Islam, ciment de la société mahoraise est pratiqué par 98 % de la population. L'identité mahoraise est étroitement liée à la religion qui accompagne tous les moments de la vie : naissance, circoncision, mariage, divorce. Les obligations édictées par le Coran, le jeûne du Ramadan, le pèlerinage à La Mecque, sont aussi observées. Chaque village possède au moins une mosquée (mkiri) et une mosquée du vendredi (mkiri ya djumwa), plus grande et plus belle. La plus ancienne se trouve à Tsingoni (1541). Les préceptes religieux sont ceux du rite chaféite de l'ensemble sunnite. À la stricte observance du Coran, étudié à l'école coranique, se mêlent étroitement les superstitions du monde arabe et certaines résurgences de l'animisme africain et malgache.
L'Islam mahorais est un Islam très tolérant : rares sont les femmes qui portent le voile, les Mahoraises préfèrent les tissus aux couleurs chatoyantes et, coquettes, leur masque de santal. La majorité des Indiens présents à Mayotte sont aussi musulmans (chiites).
LES FETES MAHORAISES
Les fêtes sont toutes musulmanes. Le Ramadan : mois sacré du jeûne pour les musulmans et 4e pilier de l'Islam. Ide El Fitre : célèbre la fin du Ramadan. L'Ide se fête en famille, autour d'un grand repas précédé, dès le lever du jour, d'une grande prière qui se poursuit jusqu'à midi. De nombreux cadeaux sont offerts aux enfants. Ide El Kébir : c'est la commémoration du sacrifice d'Abraham. Maoulid : fête de la naissance du prophète Mohamed. Miradj: célébration de l'ascension du prophète.
LE DROIT COUTUMIER
Le statut personnel des Mahorais qui n'ont pas demandé à être régis par le Code Civil français est défini par le droit comorien traditionnel (minhadj), qui organise l'État civil et le statut des personnes, sous la responsabilité des cadis, juges musulmans dont les compétences s'étendent aux questions en rapport avec la religion musulmane. Quinze cadis (juge en 1er degré) et un Grand cadi (juge d'appel) appliquent quelques grands principes de la charia.
Ainsi, pour toutes les questions d'ordre juridique comme le droit foncier, l'État civil, le mariage, le divorce ou la succession, les Mahorais font appel comme par le passé au cadi qui tranche en vertu du droit coutumier comorien musulman. Cependant le rôle des cadis devrait prochainement s'amoindrir dans le cadre de la Collectivité Départementale. Les Mahorais peuvent passer, à leur demande, sous le régime du Droit Commun français. Dès lors ils abandonnent pour eux et leur famille le droit coutumier.
LES TRADITIONS MAHORAISES
Les bijoux
La tradition veut que la femme reçoive des parures d'or pour son mariage. Lors des cérémonies, le cou, les bras et les mains sont couverts de bijoux en or, ciselés ou filigranés. À Mayotte, le travail de l'or est très répandu : si vous vous promenez dans les humbles ateliers de Sada, vous pourrez admirer les bijoutiers à l'œuvre. Leur matière première : les pièces d'or ramenées par les pèlerins de La Mecque. Si Sada reste très réputé pour ses artisans, tous les villages ont leurs bijoutiers. L'utilisation récente du corail noir en joaillerie est, quant à elle, vouée à disparaître, Mayotte ayant récemment ratifié la Convention de Washington protégeant les réserves de corail et interdisant leur exploitation.
Le Masque de beauté
Il n'est pas rare de croiser une femme dont le visage est couvert d'une sorte de masque jaune, le Mtsinzano (masque de santal). Avant leur mariage, les jeunes filles sont initiées à la technique du Mtsinzano : un morceau de bois de santal est frotté contre une pierre de corail avec un peu d'eau. Il se forme alors une substance légère et parfumée qu'elle applique ensuite uniformément sur le visage. L'émulsion peut être mélangée avec du curcuma, qui contient une matière colorante jaune qui teinte le masque. Le bois Mdjanfari produit aussi un masque jaune. Le masque blanc est préparé avec le bois de santal. Un peu de noyau d'avocat donne une pâte rouge. Ce masque, utilisé principalement comme un produit de beauté, hydratant et maquillant, est également censé protéger la peau du soleil. À l'occasion des différentes fêtes, le masque est appliqué de façon à former de délicats motifs.Le rôle séducteur du masque est fonction de sa finesse de réalisation, et sera différent selon les cérémonies traditionnelles au cours desquelles il est porté.
Les femmes portent des tissus aux couleurs chatoyantes, aux motifs infinis et superposés les uns par-dessus les autres. Le shimisi (qui vient du mot chemise) est le sous-vêtement le plus valorisé. C'est une longue robe sans manche. Le saluva et le shiromani, sont de larges tissus dont les côtés les moins larges ont été cousus. Ils sont portés par-dessus un tee-shirt ou un chemisier, puis noués au-dessus de la poitrine ou à la taille. Les femmes portent également sur l'épaule ou sur la tête une sorte de châle appelé kishali.

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